lundi 24 octobre 2011

" Ensemble "

ALBUM CHANSON POUR LES PIEDS, 2001

C’était sur scène à Alès, que cette chanson est née alors que GOLDMAN chantait avec "Les fous chantants", 1 000 choristes qui, ont l’habitude de rendre hommage, chaque année à un chanteur.
Il a été ému par cette expérience et, tout à coup, il a eu l’idée d’écrire une chanson sur ce qu’il avait vécu.
"Un jour j'écrirai une chanson qui s'appellera Ensemble et vous saurez qu'elle est née là".
Dans l’album, il chante en canon avec 4 autres chanteurs : Maxime LE FORESTIER, Gérald DE PALMAS, Michael JONES (son complice guitariste) et Gildas ARZEL.
C’est une chanson qui s’explique aussi par le passé de GOLDMAN : il a été lui-même chanteur dans une chorale et, à l’occasion d’un album intitulé ROUGE, il a chanté avec les Chœurs de l’Armée Rouge.

Extrait d’une interview (10 décembre 2001)

Dominique SIMONET : Quel est le plaisir de chanter dans une chorale ?
Jean-Jacques GOLDMAN : Cela dépasse le plaisir. Il y a deux ou trois choses comme ça dans ma vie - le choeur, les orchestres de cordes et une naissance - où j'ai l'impression d'être en présence d'autre chose. Quand on assiste à une naissance, on se sent tout à coup comme le maillon d'une chaîne, dont on ne connaît ni le début, ni la fin. On se retrouve comme une espèce d'atome, dans l'histoire et la géographie, qui perpétue quelque chose, qui vient, qui est vivant. Nous, on l'a fait mais, tout à coup, c'est autre chose. A ce moment-là, j'ai ressenti un truc assez violent de présence autre. Comme quand, subitement, après s'être accordé, en frottant du crin de cheval sur des cordes, un orchestre devient du Mozart. Dans la voix, c'est pareil. Tout à coup, à plusieurs, il se passe quelque chose, au-delà de l'humain.

Souviens-toi
Etait-ce mai, novembre
Ici ou là ?
Etait-ce un lundi ?
Je ne me souviens que d'un mur immense
Mais nous étions ensemble
Ensemble, nous l'avons franchi


" Puisque tu pars "

 ALBUM ENTRE GRIS CLAIR ET GRIS FONCE, 1987

C’est une chanson très nostalgique, puisqu’elle parle de départ, de séparation. Mais ce n’est pas forcément une chose qui évoque la mort. Jean-Jacques GOLDMAN a eu l’idée d’écrire cette chanson après un concert. Il a voulu montrer que le départ n’était pas nécessairement triste, qu’il y avait aussi des côtés positifs au fait de se séparer.

Puisque l'ombre gagne
Puisqu'il n'est pas de montagne
Au-delà des vents, plus haute que les marches de l'oubli
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des ainsi-soit-il
Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n'est pas forcément suffire
Puisque c'est ailleurs
Qu'ira mieux battre ton coeur
Et puisque nous t'aimons trop pour te retenir
Puisque tu pars

" Né en 17 à Leidenstadt "

ALBUM FREDERICKS, GOLDMAN, JONES, 1990


Leidenstadt est une ville imaginaire. Son nom vient de mots allemands (Leiden = souffrance et Stadt = ville) Littéralement Leidenstadt veut dire ville de souffrance.
Jean-Jacques GOLDMAN (dont le père est juif polonais et la mère allemande) se demande quelle position il aurait adoptée s’il avait été allemand lors de la montée du nazisme, juste après la défaite de la Première Guerre Mondiale.
Pour Michael JONES, qui est d’origine galloise, la question est de savoir s’il aurait eu le courage de tendre une main à un « ennemi » sachant qu’en Irlande sévit une guerre civile opposant les catholiques aux protestants.
Enfin, dans les paroles chantées par Carole FREDERICKS, l’auteur fait référence à l’apartheid en Afrique du Sud. L’apartheid était une politique qui visait à séparer les populations blanches des populations noires.

Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt

Sur les ruines d’un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été allemand ?

" Bonne idée "

ALBUM EN PASSANT, 1997

Dans cette chanson, il fait l’inventaire de tout ce qui le touche, tout ce qui évoque le plaisir de vivre : ses parents (Ruth et Moïshé), un guitariste qui l'a influencé (Johnny WINTER), un auteur de romans policiers (Frédéric DARD), un sport qu'il affectionne (le rugby), la cuisine, etc ...

C'est une chanson dans laquelle il parle de valeurs auxquelles il tient : le partage, la solidarité, la fraternité, l'amour ...
C’est une chanson qu’il faut prendre au pied de la lettre, il n’y a pas de sens caché, tout est dit !

Un début de janvier, si j'ai bien su compter
Reste de fête ou bien voeux très appuyés
De Ruth ou de Moïshé, lequel a eu l'idée ?
Qu'importe j'ai gagné la course, et parmi des milliers
Nous avons tous été vainqueurs, même le dernier des derniers
Une fois au moins les meilleurs, nous qui sommes nés
Au creux de nos mères qu'il fait bon mûrir
Et puis j'ai vu de la lumière alors je suis sorti
Et j'ai dit
Bonne idée

" J'irai où tu iras "

Céline DION D’EUX, 1996

L’Album D’eux marque la rencontre entre Jean-Jacques GOLDMAN et Céline DION. C’est avec cet album que la chanteuse canadienne a pu conquérir définitivement le public français.

Céline DION a rencontré une 1ère fois Jean-Jacques GOLDMAN. Il lui a proposé des chansons, elle est retournée au Canada et pendant ce temps le compositeur a commencé à étudier le travail de la chanteuse, sa vie, ses expériences artistiques.
Quand elle est revenue le voir, il avait composé 9 chansons. Ils ont travaillé une 1ère semaine ensemble puis elle est revenue en France un mois plus tard pour enregistrer son album.


Chez moi les forêts se balancent
Et les toits grattent le ciel
Les eaux des torrents sont violence
Et les neiges sont éternelles
Chez moi les loups sont à nos portes
Et tous les enfants les comprennent
On entend les cris de New York
Et les bateaux sur la Seine


" Il y a "

ALBUM ENTRE GRIS CLAIR ET GRIS FONCE, 1987

« C'est une chanson sur les lieux d'appartenance. J'ai un copain qui vit et qui est né à la campagne, ses ancêtres étaient eux aussi originaires de cette campagne. Et pour lui, pas de doute possible, il est de là, à la manière d'un arbre qui a poussé dans un jardin.
C'est vraiment une chose qui me fascine un peu et c'est une chanson sur cette appartenance à un lieu et cette impression de faire partie du décor, quoi. » GOLDMAN

Il y a
Du thym, de la bruyère
Et des bois de pin
Rien de bien malin ...

" 1,2,3 "

ALBUM FREDERICKS GOLDMAN JONES, 1990

Chanson hommage à toutes les musiques que les trois compères ont entendues à la radio et qui leur ont donné envie de chanter.
« C'est une réflexion commune à nous trois : Carole vient du Massachusets, Michael du Pays de Galles, moi de France, et tous les trois, on a aimé la même musique. On est frères de ça, on est tous les trois issus de cette culture et même sans comprendre certains mots, ces derniers nous renvoyaient une vraie émotion qui dépassait la raison. » 
Jean-Jacques GOLDMAN


ça m'a pris par surprise
Quand j'étais qu'un gamin
J'regardais tomber mes nuits
Et j'en attendais rien

Moi à Springfield Massachussetts
La vie coulait comme de l'eau
Un matin j'ai pris perpète
En ouvrant la radio
ça s'appelait rock and roll
Moi ça m'a rendue folle
Moi j'y ai rien compris
Sauf que c'était ma vie
T'y comprends rien mais qu'ça sonne


" Confidentiel "

ALBUM NON HOMOLOGUE, 1985

C'est une chanson sur l’amour et non sur la mort, comme l’ont cru beaucoup de gens, car Jean-Jacques l'a interprétée lors d'une émission TV « Champs Elysées » à la mort de Balavoine.

Sur l'album "Non homologué", cette chanson est la seule dont les paroles ont été écrites manuellement par Jean-Jacques. C'est bien la preuve que pour lui, cette chanson est différente des autres, un peu à part, comme un message intime. 

Pour garder cette ambiance d'intimité, Jean-Jacques s'est arrangé pour utiliser des instruments qui sont en harmonie avec le ton de la chanson.  Il n'y pas de batterie, ni de guitare électrique à fond. Il n'y a que deux instruments : un synthétiseur et un saxo pour le final. 

Dans cette chanson, le chanteur dit qu'il se souviendra toujours de l'autre. Il insiste sur le fait que les moments vécus par le couple resteront à jamais gravés dans sa mémoire comme des souvenirs heureux. Ce sera comme une lumière, un petit feu qui lui réchauffera le cœur. 


Je voulais simplement te dire
Que ton visage et ton sourire
Resteront près de moi, sur mon chemin
Te dire que c'était pour de vrai
Tout c'qu'on s'est dit, tout c'qu'on a fait
Qu'c'était pas pour de faux, que c'était bien




" Nos mains "

ALBUM EN PASSANT, 1997

Dans cette chanson, Jean-Jacques GOLDMAN s’est intéressé à une partie de notre anatomie qui est très représentative des émotions, sentiments que l’on peut éprouver.
Quand on ferme la main, on montre de la violence, de l’agressivité.
Au contraire, quand on l’ouvre et quand on dévoile la paume, on peut adresser un geste de générosité, de tendresse, d’amour.

« J'ai toujours été fasciné par les mains. Le revers de la main est agressif, quand on la ferme, elle devient un poing. Mais dès qu'on la retourne et qu'on présente la paume, elle devient douce, caressante, généreuse. Quand je suis allé visiter une réserve indienne dans le Wyoming, j'ai appris que la plus grande humiliation pour un ennemi était de se faire toucher la main. » GOLDMAN


Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Un simple geste d'humain
Quand se desserrent ainsi nos poings
Quand s'écartent nos phalanges
Sans méfiance, une arme d'échange
Des champs de bataille en jardin

" Quand la musique est bonne "

ALBUM MINORITAIRE, 1982

Une chanson qui paraît toute simple mais qui illustre les « pouvoirs » de la musique !
Il suffit parfois de quelques notes, d’une mélodie, de quelques mots mis en musique pour faire naître une émotion, pour « se faire la belle », voyager, partir … ailleurs …

Un peu de swing, un peu du King
Pas mal de feeling et de décibels
C'est pas l'usine, c'est pas la mine
Mais ça suffit pour se faire la belle
Quand la musique est bonne
Quand la musique donne
Quand la musique sonne, sonne, sonne
Quand elle ne triche pas
Quand elle guide mes pas

" Au bout de mes rêves "

ALBUM MINORITAIRE, 1982

Ici, Goldman affirme sa volonté de tout mettre en œuvre pour atteindre ses rêves. Il y a une distance entre la réalité et ses rêves, mais il est prêt à franchir tous les obstacles, à fournir tous les efforts nécessaires pour réduire cette distance et atteindre ce qu’il a de plus cher.

Et même si le temps presse
Même s'il est un peu court
Si les années qu'on me laisse
Ne sont que minutes et jours
Et même si l'on m'arrête
Ou s'il faut briser des murs
En soufflant dans les trompettes
Ou à force de murmures
J'irai au bout de mes rêves
Tout au bout de mes rêves
Où la raison s'achève
Tout au bout de mes rêves

" Il suffira d'un signe "

DEMODE, 1981

Dans cette chanson, Goldman nous explique que la vie est une succession d’opportunités, de signes qu’on nous adresse. Parfois, on voit ces signes, on les comprend et on change les choses.
On peut changer la violence (« l’acier qui nous mutile ») en douceur (« satin »), les villes en jardins, les prisons en chemins …
Bref, chacun peut recevoir un signe qui bouleversera sa vie.

II suffira d'un signe, un matin
Un matin tout tranquille et serein
Quelque chose d'infime, c'est certain
C'est écrit dans nos livres, en latin

" Encore un matin "

POSITIF, 1984

La vie est faite de choix et chacun peut faire ce qu’il veut de sa vie. On peut décider de se lever, de ne rien faire de sa journée, mais c’est « un matin pour rien ». Par contre, on peut se prendre en main, tracer sa propre route, son propre chemin et décider d’agir, de « bousculer les évidences ».

Encore un matin,
Un matin pour rien
Une argile au creux de mes mains
Encore un matin
Sans raison, ni fin
Si rien ne trace son chemin

Matin pour donner ou bien matin pour prendre
Pour oublier ou pour apprendre
Matin pour aimer, maudire ou mépriser
Laisser tomber ou résister

" Envole-moi "

POSITIF, 1984

Cette chanson est un message d’espoir adressé à tous ceux qui n’ont pas eu la chance de naître dans un bel endroit, dans un milieu aisé, dans une famille instruite.
A tous ces gens, Goldman dit qu’il est possible de s’en sortir, d’échapper à la fatalité, de se battre, de franchir tous les obstacles par des moyens légaux et notamment par la culture, par l’école.
« A coup de livres, je franchirai tous ces murs »


" On ira "

EN PASSANT, 1997

C’est une chanson sur le thème du départ, du voyage.
Goldman fait ici l’éloge de la route, du chemin parcouru ou à parcourir pour atteindre un but, malgré les obstacles à franchir : il parle par exemple de « froids, brûlures » à affronter.
Il dénonce la routine, les habitudes qui nous retiennent (« clés, cartes, codes ») pour faire l’éloge du mouvement, du voyage. 
Rester dans l’immobilisme est une perte de temps. 

Oh belle, on ira
On partira toi et moi, où ? je sais pas
Y'a que les routes qui sont belles
Et peu importe où elles nous mènent
Oh belle, on ira, on suivra les étoiles et les chercheurs d'or
Si on en trouve, on cherchera encore

" Comme toi "

ALBUM MINORITAIRE, 1982

Cette chanson est un hommage à une petite fille juive déportée pendant la 2nde guerre mondiale.
C’est en feuilletant un album photos de sa mère (née en Allemagne) que Goldman a découvert une photo, où l’on voyait cette petite fille et, sous la photo, la mère de Goldman avait écrit « Déportée ».

En écrivant cette chanson, il a voulu « redonner vie » à cette fillette, imaginer la vie qu’elle avait vécue avant la déportation, une vie faite de jeux, de contes merveilleux, d’amitiés … bref, une vie « normale », banale comme celle de monsieur et madame tout le monde, comme vous et moi … mais à une autre époque.


Elle avait les yeux clairs et la robe en velours
A côté de sa mère et la famille autour
Elle pose un peu distraite au doux soleil de la fin du jour
La photo n'est pas bonne mais l'on peut y voir
Le bonheur en personne et la douceur d'un soir
Elle aimait la musique surtout Schumann et puis Mozart




" A nos actes manqués "

FREDERICKS GOLDMAN JONES, 1990

Cette chanson aux rythmes antillais a beaucoup surpris à l’époque de sa sortie. C’est en effet la 1ère fois que Goldman proposait une chanson sur un rythme de ce type. En fait, c’est grâce à un arrangeur et ingénieur du son, Erik BENZI, que ce rythme antillais a été donné.
En 1990, Goldman a presque 40 ans et il fait un 1er bilan de sa vie, notamment de tout ce qu’il a pu manquer, de tout ce à quoi il a échappé.
Et puis, cette chanson a été reprise par M. POKORA, ce qui a permis à la chanson de retrouver une 2nde jeunesse !

A tous mes loupés, mes ratés, mes vrais soleils
Tous les chemins qui me sont passés à côté
A tous mes bateaux manqués, mes mauvais sommeils
A tous ceux que je n'ai pas été



Aux malentendus, aux mensonges, à nos silences
A tous ces moments que j'avais cru partager
Aux phrases qu'on dit trop vite et sans qu'on les pense
A celles que je n'ai pas osées
A nos actes manqués


" Entre gris clair et gris foncé "


ALBUM ENTRE GRIS CLAIR ET GRIS FONCE, 1987

C’est une chanson qui montre que tout n’est pas tout noir ou tout blanc. Il faut savoir trouver un équilibre entre le blanc et le noir, passer parfois par du gris clair ou du gris foncé pour faciliter, par exemple, les rapports humains.
Tout ne peut pas être organisé, fléché, réglé à l’avance. Il faut se méfier des phrases toutes faites, des idées toutes faites qui manquent de nuance.

Décolorés, les messages du ciel
Les évidences, déteintes au soleil
Fané, le rouge sang des enfers
L'Eden, un peu moins pur, un peu moins clair
Souillé, taché, le blanc des étendards
Brûlé le vert entêtant de l'espoir
La sérénité des gens qui croient
Ce repos d'âme que donnait la foi